Interview de Sirode

Interview de Sirode




S'il y a bien une danseuse qui offre une grande palette de personnages et d'univers 
dans les danses orientales, c'est elle !

Les fusions et l'univers geek, burlesque, orientale n'ont pas de secret pour elle et 
elle les manie pour toujours nous offrir quelque chose de neuf, surprenant et 
esthétiquement abouti, d'une grande créativité. 

Lumière sur Sirode!





Bonjour Sirode ! 

Tout d'abord, merci de nous accorder du temps pour répondre à nos questions.


-Pourrais tu te présenter à nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas ? 

Bonjour à toutes et à tous, je suis Sirode; artiste parisienne. 

On pourrait me comparer à un couteau suisse artistique; Danseuse , artiste burlesque , make up addict … 

J’ai un côté jusqu’au-boutiste et diversifier mes pratiques est un vrai plaisir. 

Je suis co-fondatrice de la compagnie Deviant Sisters et organisatrice de Hipnotix alternative bellydance party.


-Le burlesque est devenu tendance depuis quelques années maintenant et certaines danseuses orientales/fusions se tournent
vers cette discipline et vice-versa, on voit également des stages de fusions proposés lors de cursus burlesques.   

Toi qui possède les deux formations et sensibilités, peux tu nous dire ce qui rassemble et sépare ces deux styles 
de danses ?

Le burlesque est fasciné par l’oriental depuis bien longtemps, cela fait écho aux oeuvres orientalistes, mais aussi 
et surtout , à la représentation fantasmée de l’orient dans les films hollywoodiens ( Salomé 1953 , the Indian Tomb 1959,
Princess of the Nile 1954…). 

En revanche le milieu oriental a fait preuve de tant d’effort pour se dissocier de l’image sulfureuse des 
danses exotiques, cela a généré à juste titre un besoin de rester à distance des milieux tels que le burlesque;

Aujourd’hui les mentalités changent, le retour du burlesque s’est accompagné d’un fort message féministe de 
réappropriation du corps, de glamour assumé et choisi par la femme. 

Il bénéficie aussi de toute l’iconographie rétro/vintage qui est très en vogue depuis quelques années. 

A la base il faut savoir que le burlesque n’est pas une danse, c’est une pratique qui a bien entendu une gestuelle propre
, mais être artiste burlesque ne signifie pas être danseur. 

C’est une approche artistique qui mêle; gestuelle, présence scénique, effeuillage, et interprétation. 

En ce sens je le différencie fortement de la danse qui est une approche corporelle technique; bien entendu mêlant 
aussi la présence scénique et l’interprétation, mais dont le coeur de pratique reste l’approche gestuelle. 

Pour simplifier mon propos: 

En danse orientale ou tribale on apprend; le vocabulaire de danse , la contrôle musculaire, la finesse du geste , 
les coordinations complexes, la rythmique et la musicalité …

En burlesque on apprend; le bump and grind (style gestuel du burlesque), l’effeuillage, l’interprétation , 
le jeu avec le public, tout ce qui fera de vous un “entertainer”

Ces pratiques sont très complémentaires car la danse amène une forte rigueur technique et le burlesque amène 
une importante présence scénique. 

La combinaison des deux permet de créer des numéros puissant, habités, complexes et riches. 


-Qu'est-ce qui t'as mené à faire du burlesque ? 

Je débutais la danse, j’avais déjà vu plusieurs spectacles burlesque et j’aimais bien ce côté “révolution à poil”. 

Un jour j’ai fait un numéro de danse lors d’une soirée alternative suite à laquelle l’organisatrice
 m’a proposé de rejoindre sa troupe de burlesque. 

Grosso modo j’avais le physique qu’elle recherchait, je pouvais monter des petites chorégraphies, 
et j’avais déjà un certain goût pour les visuels prononcés. 

C’est avec cette troupe que je me suis formée et que j’ai débuté en tant qu’artiste burlesque.



-Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui souhaiteraient débuter le burlesque sur scène ?

Ne vous y trompez pas, il va falloir travailler. 

Je croise beaucoup de personnes qui veulent apprendre seul, en soit ce n’est pas un souci; mais je recommande 
toujours de faire des coaching afin d’être corrigé et aussi d’être formé sur l’aspect historique de la pratique. 

Et surtout ne négligez pas vos placements, la base du burlesque c’est la posture, c’est aussi pour cela que beaucoup 
d’artistes burlesque conservent une pratique physique même s’ils n’en font pas nécessairement usage dans leurs numéros 
(barre au sol, yoga, pilate…).

N’oubliez pas non plus une chose; vous devez avoir quelque chose à dire ou à donner. 

Que ce soit un message engagé fort, le besoin de faire rire, ou l’envie de faire voyager le spectateur, 
vous devez être au clair avec ce que vous souhaitez donner. 

Le burlesque se pratique au travers de l’effeuillage, c’est encore tabou, donc il est nécessaire d’être au clair avec 
soi-même; pourquoi le fait on ? et que souhaitons nous apporter?



-Fin 2011/début 2012, naît Deviant Sisters, avec un visuel très marqué et à part de ce qui se faisait à l'époque. 

Comment ont été accueillis vos performances plus décalées ? 

Plutôt bien, on avait un peu ce côté “enfants terribles”. 

Nous n’avions pas peur de toucher à l’étranger, le bizarre, le gore, le comique , le ridicule. 

On ne se prenait pas au sérieux mais nous avions à coeur de donner le meilleur de nous même avec les moyens 
que nous avions. 

Au fur et à mesure nous avons poussé nos créations , notre travail chorégraphique et scénographique est devenu plus riche
et plus complexe. 

Le plus important c’est d’évoluer, il n’y a rien de pire qu’un artiste qui arrive sur scène et qui fait exactement 
ce que l’on attend de lui, même s’il le fait merveilleusement bien. 

Faire de nouvelles propositions, s’enrichir les uns les autres, oser sortir de sa zone de confort pour l’élargir, 
c’est un peu tout ça les Deviant Sisters.


-Y a t-il eu une rencontre déterminante pour toi dans les danses orientales ? 

Un professeur ou une performance clé dans ton parcours ?  

Il y en a eu plusieurs; à la base ma première professeure était Julie de Saint Blanquat. 

Elle a toujours insisté pour que ses élèves osent faire des choses différentes de ce qui était déjà proposé sur la scène
tribale. 

Ensuite il y a Anasma et Linda Faoro qui ont été des formatrices remarquables, avec qui j’ai enrichi mon vocabulaire 
dansé et mes horizons en terme de fusion. 

Et puis il y a eu la compagnie Orchidaceae qui a validé mon besoin d’aller me former en dehors du milieu oriental/tribal
et fusion. 

Suite à cette rencontre j’ai commencé à prendre des cours dans des domaines différents: contemporain , popping, yoga...


-Tu es également modèle modèle photo, est-ce que les shootings ont apportés quelque chose à ta danse ? 

Avec la photo on pense en image, ce qui est très utile quand on réfléchit à un visuel, cela peut aussi favorisé 
la composition chorégraphique, on peut réfléchir à ralentir la cadence par moment pour favoriser les photos de 
certains passages ou dans certaines positions. 


-Ton maquillage est toujours impeccable et les tutoriels de ta chaîne Youtube très simple à reproduire et instructifs, 
quel a été ton apprentissage ? As-tu suivi une formation ?

J’ai toujours aimé dessiner, et j’ai toujours adoré le maquillage.

Pour ce qui est de la formation , j’ai appris seule avec Youtube. je me suis beaucoup entraînée, 
j’ai testé les maquillages , fais des photos sous différentes lumières, j’ai aussi appliqué certaines techniques de 
dessin et de peinture pour ce qui est de la gestion et l’utilisation des couleurs et des matières. 


-Pour terminer, selon toi, quel est le plus important dans la pratique de la danse à un niveau semi pro/pro ? 

La régularité et l’honnêteté. 

Tout peut toujours être amélioré , même les bases (surtout les bases en fait) 

Il ne faut jamais oublier une chose ; dans le geste il y a 3 phases: l’apprentissage, l’automatisation et ensuite 
la spécialisation. 

Donc la répétition, la pratique récurrente, les corrections incessantes sont essentielles. Il faut être honnête avec 
soit même.

Et puis du courage, de la patience. Rome ne s’est pas faite en un jour. 

Il y aura toujours des gens meilleurs que nous, ou des personnes plus originales, au lieu de résister à cela il vaut 
mieux le voir comme une opportunité pour progresser et être inspiré.


Merci beaucoup Sirode et plein de succès pour ton évènement ! 



Pour plus d'informations sur Sirode et ses activités : 

Les soirées Hipnotix (Second opus le 23 mars !) : https://www.facebook.com/hipnotixalternativebellydanceparty/

Chaine youtube : https://www.youtube.com/user/SirodeDance

Page Facebook : https://www.facebook.com/SirodeDance/


Les photos illustrant cette interview ont été réalisées par :
Damien Blaise (Imapassion) https://www.facebook.com/imapassion/

Ophelie Kustra (Ophelie Kustra photographie) https://www.facebook.com/kustraophelie/

Sarah Lou Marty ( LE SLM SHOW) https://www.facebook.com/LE.SLM.SHOW/


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